Deux Manitobains poursuivent leur assurance

Deux conjoints du Manitoba, qui ont perdu leur écurie lors d'un incendie, intentent une poursuite judiciaire contre leur compagnie d'assurance. Tom Dodds et Jane Gammon disent que la compensation financière qu'ils ont reçue ne couvre pas tous les dommages causés par le feu.


M. Dodds et Mme Gammon, qui élèvent des chevaux depuis près de 30 ans, avaient un centre de dressage et une écurie à Brunkild, un village au sud-ouest de Winnipeg. Le site a été détruit par les flammes en octobre 2010. Le couple a aussi perdu un cheval lors de l'incendie.
Jane Gammon et Tom Dodds disent que la somme qu'ils ont reçue après l'incendie de leur écurie ne correspond pas à leur contrat d'assurance. Jane Gammon et Tom Dodds disent que la somme qu'ils ont reçue après l'incendie de leur écurie ne correspond pas à leur contrat d'assurance.  Photo :  ICI Radio-Canada

Croyant qu'ils seraient dédommagés pour l'ensemble de leur perte, Tom Dodds et Jane Gammon ont engagé une compagnie de construction et ont fait un acompte de 13 200 $ pour rebâtir l'écurie et le centre de dressage. Mais ils ont appris plus tard que leur police d'assurance ne couvrirait qu'une partie des dommages.

« Je pensais qu'une assurance avec coût de remplacement permettrait de remplacer ce que nous avons perdu. Par exemple, quelqu'un vole ta télévision; tu as une assurance avec coût de remplacement, tu reçois une nouvelle télévision, » dit Mme Gammon.

Limite au coût de remplacement

Selon M. Dodds et Mme Gammon, le coût de reconstruction de l'écurie et du centre de dressage a été évalué à 186 252 $, sans compter 12 500 $ pour nettoyer le site. Mais leur police d'assurance avait une limite de 129 000 $.
La propriété de Tom Dodds et de Jane Gammon à Brunkild au Manitoba avant l'incendie. La propriété de Tom Dodds et de Jane Gammon à Brunkild au Manitoba avant l'incendie.  Photo :  Tom Dodds/Jane Gammon

« La police d'assurance, c'était seulement pour la "coquille". C'est tout ce que ça couvrait, c'est-à-dire des bâtiments sans isolation, sans électricité, sans stalle pour les chevaux » affirme M. Dodds.

Une poursuite de 84 100 $

Le couple a intenté une poursuite de 84 100 $ contre leur compagnie d'assurance, MIG Insurance Group Ltd. M. Dodds et Mme Gammon disent qu'avant l'incendie, ils s'étaient renseignés sur leur police d'assurance auprès de leur courtier. En 2008, leur courtier était venu sur place pour leur donner une évaluation des lieux.
L'écurie et le centre de dressage de Tom Dodds et de Jane Gammon ont été complètement détruits lors de l'incendie survenu en octobre 2010. L'écurie et le centre de dressage de Tom Dodds et de Jane Gammon ont été complètement détruits lors de l'incendie survenu en octobre 2010. 

« Il a mesuré le bâtiment. Il a pris des photos. Il est retourné au bureau puis il est revenu avec une évaluation chiffrée. C'est un expert. On s'est dit "parfait". Tout allait bien jusqu'à ce que le feu détruise tout » déclare Mme Gammon.

La compagnie d'assurance se défend

L'avocat de la compagnie MIG Insurance, Bill Gange, affirme qu'il est limité dans ce qu'il peut dire parce que la cause est actuellement devant la Cour du Banc de la Reine. Il soutient toutefois que la compagnie d'assurance a rempli ses obligations. Selon lui, le courtier avait discuté de la valeur des bâtiments avec les deux conjoints, qui avaient accepté l'évaluation offerte par la compagnie.

« Le montant payé correspond à la valeur discutée et qui a été acceptée par Mme Gammon », affirme M. Gange. « Après le feu, les clients ont été dédommagés et ont accepté la somme d'argent prévue par leur contrat d'assurance », dit l'avocat.

Des propriétés sous-assurées

Selon l'industrie canadienne de l'assurance, de nombreux clients ignorent que leurs propriétés sont sous-estimées et sous-assurées. D'après un article paru sur le site Canadian Underwriter.ca, les propriétés dans l'ensemble du pays sont sous-assurées par environ 11 milliards de dollars. « ...70 % des polices d'assurance sont sous-assurées de 33 %, ce qui peut entraîner plusieurs scénarios de pertes potentielles » peut-on lire en ligne.